La crise du Covid-19, avec les mesures de confinement et de distanciation, a provoqué une crise économique pour de nombreux pays, notamment avec le poids de la diminution de l’offre et de la demande. La crise sanitaire a ainsi touché de nombreux secteurs : hôtellerie-restauration, commerce, transports… ainsi que le secteur pharmaceutique.
La Longue Vue analyse pour vous l’impact de la crise sanitaire sur le secteur pharmaceutique en 2020.
Le covid-19 : une source d’activité pour l’officine !
En 2020, le chiffre d’affaires des pharmacies a subi de nombreuses variations.
Avant le confinement en mars, le chiffre d’affaires des pharmacies a fortement augmenté, et certaines pharmacies ont enregistré une évolution de chiffre d’affaires de plus 27%. Cela peut s’expliquer par l’augmentation des personnes qui se sont rendus en pharmacies en prévision du confinement et de la fermeture de celles-ci.
Aux mois d’avril et mai, les pharmacies enregistrent en moyenne une baisse de 20% du chiffre d’affaires. Cela est notamment dû à une diminution de vente de médicaments remboursables (-12,2% par rapport à 2019) et de médicaments non remboursables (-25,7%). Les médicaments prescris en ville sont ceux qui ont connus une plus grande baisse. Sur les 5 premiers mois de l’année 2020, le recul de chiffre d’affaires est de 4,2%.
La deuxième partie de l’année 2020 a enregistré de meilleurs chiffres d’affaires et a permis à l’année de 2020 de remonter la pente. Une étude réalisée par le cabinet AdequA sur un échantillon de 152 officines relève le bilan économique des officines en 2020.
Tout d’abord, l’augmentation des ventes de masques et gel hydro alcooliques a fortement augmenté la catégorie « TVA 5,5% » du chiffre d’affaires des pharmacies. Cette catégorie a gagné 7,27% par rapport à 2019. La vente de test antigénique a également accéléré l’activité des officines. Le mois de décembre a notamment enregistré une augmentation de 6% du chiffre d’affaires grâce à la vente de tests antigéniques.
Ensuite, l’évolution des prescriptions hospitalières (médicaments chers) a aidé fortement les pharmacies. En effet, la vente de médicaments chers (>1930 euros PFHT) a augmenté de près de 18%.
Enfin, les pharmacies ont pu bénéficier de l’augmentation des honoraires (+14%) du fait de leur revalorisation au 1er janvier 2020.
Les résultats de cette crise varient selon la zone d’implantation de l’officine
Les grosses officines sont celles qui connaissent la plus grande diminution de trafic : -21% durant la première quinzaine de juin pour les officines réalisant + de 7 millions d’euros de chiffres d’affaires et -15% pour celles réalisant un chiffre d’affaires situé entre 4,5 et 7 millions d’euros. Les officines réalisant un chiffre d’affaires en dessous de 2,3 millions, ont vu leur trafic diminué de 9%.
De plus, en moyenne sur l’année 2020, les pharmacies de centres commerciaux ont enregistré une baisse de 3% de leur chiffre d’affaires par rapport à 2019, contrairement aux pharmacies de zones rurales (+3%). Le chiffre d’affaires enregistre une augmentation générale de 3% sur l’année 2020.
Enfin, les pharmacies situées dans les centres commerciaux subissent une baisse de trafic plus importante (-7%) que les pharmacies situées en zone rurale (0%). En effet, les pharmaciens de zones rurales ont pu garder leurs patients fidèles, contrairement aux officines de centres commerciaux et zones urbaines qui n’ont pas n’ont pas pu bénéficier du passage habituel dû à la fermeture des autres commerces. Le trafic en officine enregistre une baisse générale de 3% sur l’année 2020.
Au niveau national, les régions les plus touchées sont la Bretagne, l’Ile-de-France et la Corse : elles enregistrent une baisse de leur trafic entre 10 et 16%.